Un instant de vie quelque part, à l’automne.

Tout se joue à une semaine près. Tous les matins je guette, je veux saisir cet instant unique où chaque arbre joue sa partition, créant la symphonie de l’automne.

Un matin le décor est posé, parfait. Je vais saisir les « ors mirabelle ».

Ce nom s’est imposé, c’est exactement ça, mirabelle.

Ce jaune doré, veiné de tâches brunes, qui évoque la fin de l’été. Tandis que les marronniers, les charmes et les tilleuls se parent de couleurs or, les érables atteignent l’apogée de la gamme pourpre.

Le lac miroite de touches pointillistes, parsemées d’or comme des écus, vibrantes, fendues par le sillage des cygnes et les escadrons de canards.

Tout ce petit monde joue la Grande Symphonie de l’automne : leurs feuillages s’entrelacent, les pelouses sont tapissées d’or.

Mon dessin se décompose par strates :

en haut le tapis jaune d’or, puis les érables pourpres et les baies rouges repérées par les oiseaux. Ce toit floral surplombe le lac où se reflètent les cimes et le ciel.

Lors de la création de l’imprimé, il m’est arrivé de confondre le ciel et la terre, les feuillages jaunes d’or et la surface du lac.

Je retournais la photo, perplexe.