« Janvier, la Seine monte, Respect.

La nature nous ramène à notre misérable condition de petite chose orgueilleuse, batailleuse, cérébrale et misérable.

Il pleut. Je suis dans mon atelier, je dessine. Une éclaircie. Je file sur les ponts, ma corde sous le bras, les coups de cadre roulés. Paris est gris, journalistes et touristes immortalisent la colère du fleuve.

J’étends mes bouts de tissus comme des étendards de couleur.

Expérience incroyable, intense, je passe sous les fils de sécurité, je patauge dans le clapotement de la Seine sur la voie rapide, j’accroche la corde aux anneaux. Je me déporte sur la chaussée, je lutte contre le bruit, le vent, la curiosité des passants, l’urgence, le ciel qui s’obscurcit, la pluie menaçante.

J’ai l’impression d’être au cinéma, de travailler sur une toile gigantesque en noir et blanc et de poser mes gouaches, étudiant les juxtapositions, redécouvrant mes imprimés et profitant des rafales.

« Je voyais des oiseaux », j’espère vous faire rêver…

J’écris avec les yeux, j’écris avec les couleurs, une cliente m’a dit récemment qu’elle m’appelait la militante de la couleur. J’aime bien.

Coup de cadre, coup de cœur

Mais qu'est-ce qu'un coup de cadre ?

C'est l’illustration première d’un dessin, d’une maquette, d’une photo. C’est la fébrilité d’ouvrir une enveloppe arrivant droit d’Italie, de l’usine d’impression. Déplier le bout de tissu, le cœur qui fait boum-boum, c’est un moment de grâce.

Le moment fondateur de la collection. »

Attribuez déjà les noms des thèmes :

Petit Pays, Tropiques, Au Gré du Vent, Boy's Band, Museo, Mesdemoiselles, Grand Prix, Lisbonne, Toucans, Rose Arpège.